A partir d'une collecte de mots guidée entre objets et sensations liés à nos souvenirs familiaux, une énumération toute simple pour convoquer l'intime dans une arche en perpétuelle construction.
Dans mon arche, il y a d'abord l'odeur du bois dans la cheminée, celle des réunions de famille chez mon oncle, à la campagne. J'y retrouvais ma cousine, qui avait un chien et un grand jardin derrière la maison. J'aimais beaucoup venir à la campagne le dimanche. Sortir de chez nous. J'ai été triste de ne plus y retourner quand mon père et son frère se sont brouillés.
Il y a aussi, bien rangés, les plats en porcelaine aux petites fleurs roses que mes grands-parents, bouchers-charcutiers, utilisaient au magasin pour présenter les saucisses et les viandes. Je n'ai pas connu le magasin, mon grand-père était déjà retraité quand je suis née, mais j'aurais tellement voulu le voir en tablier blanc devant sa boucherie.
Je n'oublie pas d'emporter quelques notes de Like a virgin, de Madonna. Le premier 33 tours que je me suis offert et que j'écoutais en boucle dans ma chambre, en faisant du playback devant ma glace, pendant que mes parents corrigeaient des copies dans leur bureau.
Cette arche abrite aussi un exemplaire jauni de La Peste de Camus, lu au lycée et et que j'avais récupéré dans une cantine de ma mère lors du transfert de ses affaires de la Guadeloupe à la métropole, quand elle avait emménagé avec mon père avant ma naissance.
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