5 principes pour écrire au quotidien

 

Ecrire au quotidien, paradoxalement, ce n'est pas forcément écrire tous les jours. Je ne vous donnerai pas non plus d'indication de nombre d'heures, de lieu idéal, de contenu. Coach littéraire et auteur, j'ai pu appréhender qu'installer l'écriture dans son quotidien, c'est surtout transformer son regard, appréhender les choses différemment pour faire de la vie de tous les jours, de nos rencontres, de nos interactions avec les autres et le monde extérieur un coffre inépuisable d'histoires, de situations, d'émotions à utiliser dans nos écrits présents ou futurs, en respectant certains principes...

 

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ecrire au quotidien

1- Le droit...de ne pas écrire

 

 

Dans Comme un roman, Daniel Pennac avait institué les droits du lecteur, et notamment celui de ne pas finir un livre quand il ne nous plaît pas. Pour l'écriture, c'est pareil. Il y a des moment où l'on se sent porté, en ébullition. Quelque chose couve et doit sortir et on ressent cette urgence à se poser pour délivrer un morceau de texte, quelques phrases, des bribes de ce qui est là entre cerveau et gorge. Parfois, c'est le calme plat, notre envie est ailleurs, besoin de ressourcement, d'évasion, de nourriture autre pour alimenter notre machine interne. A quoi bon nous forcer à presser une serpillère sèche ?

 

 

 

 

2 - Sentir le bon moment

 

 

Pour moi, écrire est affaire d'instinct. On peut mettre toutes les alarmes que l'on veut, matérialiser au stabilo des carrés "écriture" dans son agenda, ce qui se passe dans l'écriture n'est pas de l'ordre de l'injonction chronologique. Ce qu'il me paraît important de développer, c'est une connexion de soi à soi, être capable de ressentir quand on est "en écriture" et quand on ne l'est pas. Pour moi, cela passe par plein de petits signaux : des idées qui affluent, des rêves, une fébrilité, des phrases qui s'écrivent dans ma tête, des images, des couleurs, une énergie différente. Quels sont les vôtres ? Ecrire au quotidien, c'est faire de l'écriture un paramètre interne de notre vie, une constante à suivre, comme notre tension artérielle.

 

 

 

 

3 - Apprendre à "faire une place" à l'écriture

 

 

Quand le moment est là, être à l'écoute de cette vibration, et rester sourd à tout le reste. Il y a toujours mieux à faire : un lave-vaisselle à ranger, une lessive à faire, un rendez-vous à prendre, les courses de la semaine, les sollicitations des uns et des autres. Le plus dur dans l'écriture n'est pas d'écrire en soi mais de faire une place au temps d'écrire dans le temps précipité de la vie. Le sacraliser. C'est aussi accepter que ce temps ne sera pas forcément "productif", ne conduira pas toujours à la rédaction de 10000 signes par jour. Parfois les deux heures prélevées sur notre journée ou notre soirée n'auront accouché que de quelques phrases. Et c'est comme ça.

 

 

 

 

4 - Ecrire, c'est ce qui vient "après"

 

 

Installer l'écriture dans son quotidien, c'est aussi percevoir qu'elle s'inscrit dans un ensemble, une continuité d'influx de tous horizons : une musique, une voix, une devanture de magasin, la conversation de nos voisins de bus, un film, un livre . Ces moments où l'on n'écrit pas, où l'on porte attention à ce qui nous entoure, nourrissent ce que nous avons à écrire. Ce substrat s'étale en nous comme un aplat de couleur, bien avant que nous l'ayons concrètement posé sur une feuille. Comme une tâche en "fond d'écran", il y a un travail d'élaboration préalable, de nourriture de notre vie intérieure qui conditionne le démarrage de l'écriture proprement dite, au bout du processus.

 

 

 

 

5 - Canaliser son écriture

 

 

Qui trop embrasse, mal étreint. Je ne suis pas persuadée que se donner d'emblée des objectifs d'écriture trop généraux (écrire son journal intime quotidien, écrire sa biographie depuis sa naissance, écrire un chapitre par semaine de roman ) permettent d'installer une connexion intime à notre écriture. Pour que nous puissions revenir facilement à une activité récurrente, celle-ci nécessite un enjeu, de la tension, quelque chose qui nous ramène, sans cesse, à l'épicentre. Il nous faut donc identifier, resserrer au maximum l'objet de notre écriture (de quoi ça parle) et son sujet (avec quel angle d'attaque) afin que nous y soyons convoqués naturellement, avec plaisir.

 

Je vous proposerai prochainement 5 exercices pour appliquer ce 5e principe !

 

 

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