De l'écriture solo au coaching collectif

Suite à mon post sur les lieux d'écriture, j'ai reçu plusieurs témoignages de lectrices, chez qui cela a résonné, et que je voulais partager avec vous. Vignettes sur les rituels de son écriture, ces moments à soi où l'on ouvre un espace sacré pour traduire sur la page ces visions qui nous trottent dans la tête...

 

Si l'écriture est une activité plutôt solitaire, qui demande concentration en endurance, il est bon parfois aussi de se retrouver dans les résonnances d'un groupe, attelé au même type de projet, et qui peut faire des retours autant qu'être inspiré par ce qui est partagé dans ce comité restreint où tous les moments creux, les blocages et les doutes peuvent se dire. C'est pourquoi j'ai choisi de proposer "Envol", un programme de coaching d'écriture collectif en ligne, qui démarre en mai.

Pour plus d'infos, n'hésitez pas à me contacter au 06 60 81 09 74.

 

 

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La table d'écriture de Michèle

Le temps de l'écriture

 

Il me faut d’abord penser ce moment, savourer à l’avance  la respiration qu’il offre pour moi seule.

En premier, fermer la porte,  repousser  les bruits, les voix, les odeurs, les lumières. Je ne suis plus là, et le revendique  haut et fort !

Puis  le silence….allumer la lampe, qui dessine une flaque blanche sur le bureau noir. Avancer la chaise, la monter à bonne hauteur, s’asseoir, soulever l’abattant du secrétaire. Voilà le grand carnet noir. Je le sors et l’ouvre délicatement, pour ne pas négliger les  petits papiers, feuillets, notes et  autres collants qu’il renferme entre ses pages.

J’aime passer la main sur son papier très blanc et très lisse, comme une caresse qui prépare les glissades de la mine de crayon. J’imagine les mots qui se calent entre eux, se chevauchent parfois, se poussent ou disparaissent brutalement sous la gomme ou sous un trait rageur.

L’aventure commence : sur la page de gauche, j’inscris en haut le mot qui m’a appelée, ou le groupe de mots qui s’est promené dans ma tête. La page de droite constitue ma réserve : je note les mots qui se répondent, ou s’opposent, ceux me font vibrer ou rêver. Il me faut aussi garder les images, les émois, dans un coin de feuille, mais comment ? Des visages apparaissent parfois, connus ou non, il faut les peindre avec mes mots. Long travail de préparation, que je savoure comme les épices autour d’un plat de fête. Ensuite, je pourrai choisir dans ma réserve, polir les phrases, contourner, gratter les images,  prendre le temps d’hésiter,  puis  garder, modifier, ou jeter …

Il faudra mettre en œuvre  plusieurs tentatives, comme  une gestation à épisodes, temps de murissement, d’oublis, de reprises, parfois de  poubelle !

Jusqu’à ressentir ce moment où un  personnage, une image, un objet, une sculpture, qu’importe, vit enfin sa propre vie. Alors  le récit  commence à se détacher de moi. Je vais pouvoir le regarder, l’éloigner de ce présent de papier, le partager peut être, m’en libérer enfin.

                                                                                                                                                        Michèle

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La table d'écriture de Delphine

S'asseoir à table

 

J'ai lu il y a deux jours ce que tu nous avais envoyé en octobre. Je suis très touchée par les mots que tu emploies pour parler de ton travail d'accompagnement. Mots qui sonnent très juste pour moi. 

J'écris tous les jours depuis 10 jours, et j'ai réalisé en lisant ce que tu as écrit sur les lieux de création que ce début d'écriture quotidienne coïncidait avec l'arrivée de la table ronde que je voulais depuis longtemps pour remplacer la table rectangulaire du salon... Alors je t'envoie une photo de ce lieu depuis lequel je t'écris en ce moment, la photo est sombre puisqu'il y a un contre-jour, ce n'est pas la réalité de la lumière mais c'est assez symbolique du lieu intérieur d'où les mots sont puisés, cheminant vers l'extérieur. J'écris face à la terrasse et directement sur l'ordinateur.

 

Delphine

 

 

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La table d'écriture de Catherine

J'écris de mon hiver

 

J'écris de mon hiver et vous qui êtes dans le printemps, à la table immuable qui barre l'espace de sa blondeur.

J'écris dans le silence d'un dimanche qui fait fondre la neige et oublie les passants. 

Le poêle en fonte, sempiternel, craque et grommelle quelque douteux assentiment.

Le chat de braise, si rond en bouche, ronronne à l'aube d'une phrase et puis s'échappe ; il s'en lèche les pattes de dédain, il ne mange pas de ce pain-là, le chat - des mots il ne connaît que ceux qui le nourrissent, ceux qui l'appellent. Il n'a pas l'âge du doute, il vieillira.

J'écris sans hâte et la pluie tombe, la fenêtre grisaille et sur la page se dessine de touts petits caractères noirs.

Je suis encore dans l'hiver sombre d'une Russie d'après Staline, d'une photo qu'on n'oublie pas - je viens de terminer le tellement délicat L'ami arménien d'Andrei Makine. 

 

Catherine

 

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